PHILIPPE BARRAUD
Wikileaks, qui consiste à diffuser urbi et orbi des documents confidentiels, est la négation même du journalisme, et surtout une entreprise irresponsable, qui apparaît comme une machine de guerre anti-américaine. A qui le crime profite-t-il?
La diffusion de masses énormes de documents de toute nature, sans le moindre tri ni la moindre hiérarchie, ne rend évidemment pas service aux citoyens du monde entier, qui n’ont ni le temps, ni les moyens, ni l’intérêt de s’y plonger. En revanche, ils sont probablement utiles aux ennemis des Etats-Unis et du monde occidental, qui peuvent y trouver toutes sortes d’informations utiles. Nul doute que les talibans et les barbus d’Al Qaida n’y trouvent des pistes utiles pour poser leurs prochaines bombes.
L’entreprise est profondément irresponsable en cela – notamment – qu’elle met en cause des personnes, avec noms et adresse, qui n’ont souvent rien à se reprocher, de simples témoins par exemple, et qui se retrouvent exposés à la face du monde et, plus gravement, à la face de leurs voisins et de leur employeur. Mais de cela, les délateurs de Wikileaks et leurs naïfs relais, dont le Parti des Pirates en Suisse, n’ont cure. Les seules révélations qui dérangent le fondateur de Wikileaks, M. Assange, sont celles relatives aux accusations de viol dont il fait l’objet, et qui ne sont pas diffusées par Wikileaks!
Et dire que des Suisses proposent d’accorder l’asile politique à cet individu ! Opération absurde et impossible, ne serait-ce que parce que M. Assange est australien, un pays peu suspect de persécuter ses citoyens, et parce qu’il est un criminel recherché par la justice suédoise, le FBI et Interpol pour divers délits, dont le viol et le harcèlement sexuel, qui ne ressortissent pas aux motifs d’asile, que l’on sache!
Par ses actes irresponsables, M. Assange a gâché, voire ruiné la vie de nombreux individus, et provoqué des tensions diplomatiques qui vont durer. Il n’avait apparemment pas réfléchi au fait qu’il allait aussi gâcher sa propre existence, et pour le restant de ses jours, qui se passeront désormais en prison, dans le meilleur des cas, ou dans une fuite sans fin d’une cachette à une autre, pour éviter les tentatives de “neutralisation” qui déjà pèsent sur sa tête. Qui sème le vent récolte la tempête.
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